Pourquoi la CNIL lance une consultation sur les pixels de suivi ?
Une technologie invisible mais omniprésente dans les emails marketing
Le pixel de suivi est un petit fichier image (souvent transparent, 1×1 pixel) inséré dans les emails pour collecter des données sans interaction explicite. Il permet de savoir si un message a été ouvert, à quelle heure, depuis quel appareil, ou encore depuis quelle adresse IP. Très utilisé dans les campagnes marketing, il est pourtant peu connu du grand public ce qui pose problème sur le plan de la transparence et du consentement.
Objectif de la consultation publique ouverte jusqu’au 24 juillet 2025
La CNIL souhaite recueillir l’avis des professionnels et des utilisateurs sur l’usage de ces traceurs. Cette consultation publique ouverte jusqu’au 24 juillet 2025 pourrait aboutir à une recommandation officielle, comme ce fut le cas pour les cookies. Elle cherche à encadrer des pratiques devenues courantes dans le monde de l’emailing, tout en tenant compte des réalités techniques et marketing.
Des enjeux de transparence et de consentement renforcés
L’enjeu principal reste la protection de la vie privée. La CNIL rappelle que les pixels de suivi permettent une collecte silencieuse de données personnelles, souvent sans que l’utilisateur en soit informé. Or, selon le RGPD, toute collecte de données personnelles doit être claire, documentée, et acceptée par la personne concernée. Cette consultation vise donc à définir un cadre plus strict pour ces pratiques.
Un signal fort pour les professionnels du digital
En ciblant directement les pixels d’email, la CNIL envoie un message clair à toutes les structures qui utilisent l’email comme canal de conversion : agences web, annonceurs, éditeurs de solutions SaaS, mais aussi PME, institutions ou associations. C’est une invitation à vérifier ses pratiques et à s’assurer que l’intégration de ces traceurs respecte bien les principes du RGPD.
Une pression croissante sur les outils d’emailing et les agences web
Si les recommandations aboutissent à une réglementation plus stricte, les principaux impactés seront les outils d’emailing (Sendinblue, Mailchimp, Mailjet…) mais aussi les agences ou développeurs qui les intègrent dans des sites WordPress. Il deviendra nécessaire d’informer les utilisateurs clairement, de recueillir leur consentement avant tout envoi, voire de proposer des versions d’emails sans pixel — un vrai tournant pour les pratiques actuelles.
Où se cachent les pixels de suivi dans un site WordPress ?
Les pixels de suivi ne concernent pas que les géants de l’emailing. Ils peuvent très bien s’inviter dans n’importe quel site WordPress sans que le propriétaire n’en ait pleinement conscience. C’est d’ailleurs tout l’enjeu : ces traceurs sont souvent intégrés par défaut, via des extensions tierces ou des scripts connectés à des outils externes. Résultat : un site a priori simple peut devenir un véritable capteur de données — sans que les utilisateurs soient informés ou protégés.
Les plugins de newsletter et leurs trackers intégrés
Des extensions populaires comme MailPoet, Newsletter, ou même certains connecteurs Mailchimp injectent par défaut des pixels dans les emails qu’ils envoient. L’objectif est d’analyser les taux d’ouverture et d’optimiser les campagnes, mais cela se fait souvent sans configuration préalable ni information visible dans l’interface du back-office. Il est donc essentiel de vérifier les paramètres de tracking et de désactiver ce suivi si le consentement n’est pas géré correctement.
Les formulaires de contact et les envois automatisés
Derrière un simple formulaire « Contactez-nous », un pixel peut être inséré dans l’email automatique envoyé à l’utilisateur. Cela concerne notamment les extensions comme Contact Form 7, WPForms ou Ninja Forms, lorsqu’elles sont couplées à des services tiers pour suivre les performances. Ces emails transactionnels doivent être examinés, car même s’ils ne sont pas marketing à proprement parler, ils peuvent quand même contenir des traceurs problématiques.
Les intégrations avec des outils CRM ou d’automatisation
Quand WordPress est connecté à un CRM (comme HubSpot, Brevo ou ActiveCampaign) ou à un outil d’automation marketing, les pixels sont souvent gérés côté CRM… mais injectés depuis le site via des scripts. Il est alors possible qu’un utilisateur remplissant un formulaire WordPress déclenche un suivi complet de ses actions, sans que ce tracking soit visible dans l’administration WordPress. L’agence en charge du projet doit donc documenter clairement ces interactions.
Les thèmes ou constructeurs incluant des fonctions de suivi
Certains thèmes premium ou constructeurs visuels (comme Elementor Pro, Divi ou WPBakery) intègrent des modules de tracking pour mesurer l’efficacité des appels à l’action. Ces fonctionnalités peuvent inclure des pixels ou scripts analytiques orientés conversion. Même si cela paraît pratique, ces éléments doivent être traités comme des traceurs classiques et soumis au consentement explicite de l’utilisateur.
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Que dit le RGPD sur les pixels de suivi dans les emails ?
Depuis l’entrée en vigueur du RGPD en 2018, la collecte de données personnelles est soumise à un cadre légal strict. Et même si les pixels de suivi sont minuscules, leur portée juridique est immense. Car derrière un simple « email ouvert », ce sont des informations personnelles qui transitent : adresse IP, localisation, comportement utilisateur… La CNIL les considère donc comme des traceurs à part entière, soumis aux mêmes exigences que les cookies ou les scripts tiers. Voici ce que cela implique concrètement.
Une donnée personnelle à part entière selon la CNIL
Le pixel de suivi permet d’identifier un comportement associé à une personne, ce qui suffit à en faire une donnée personnelle au sens du RGPD. Même si l’identité n’est pas directement connue, le recoupement d’éléments techniques (IP, moment d’ouverture, email cliqué) peut aboutir à une identification. Par conséquent, leur usage ne peut pas être considéré comme anodin.
Le consentement explicite reste la règle
Comme pour les cookies non essentiels, l’utilisation de pixels dans les emails nécessite un consentement préalable, libre, éclairé et spécifique. Il ne suffit pas de mentionner dans une politique de confidentialité que des emails sont suivis : l’utilisateur doit avoir le choix, idéalement via une case à cocher distincte à l’inscription ou dans le bandeau de cookies s’il s’agit d’un suivi déclenché depuis le site.
Les risques de sanction en cas d’usage non conforme
Si une entreprise utilise des pixels sans informer ses utilisateurs ni recueillir leur accord, elle s’expose à une mise en demeure voire une sanction financière de la CNIL. Et ce n’est pas réservé aux grands groupes : plusieurs TPE et associations ont déjà été épinglées pour des pratiques similaires liées à des newsletters ou des formulaires mal configurés.
Les obligations côté éditeur et côté intégrateur web
Le RGPD ne concerne pas que les données collectées, mais aussi qui les collecte, et comment. L’éditeur du site est responsable de la mise en conformité, mais l’agence ou le freelance qui a configuré WordPress peut être tenu de l’alerter et de proposer une solution respectueuse de la réglementation. C’est un travail commun, d’autant plus essentiel quand plusieurs outils se superposent (CRM, CMS, marketing automation…).
Ce que pourrait changer la future recommandation CNIL
L’objectif de la consultation actuelle est de formaliser une recommandation CNIL, à l’image de celle sur les cookies. Celle-ci pourrait imposer des mécanismes standardisés de consentement pour les emails marketing, des modèles de mentions spécifiques, ou des obligations de désactivation par défaut. En d’autres termes, les pratiques de tracking actuelles pourraient devenir illégales dans leur configuration par défaut, si elles ne sont pas revues.
Comment rendre votre site WordPress conforme en 2025 ?
L’usage des pixels de suivi n’est pas interdit mais il doit être maîtrisé, documenté et validé par l’utilisateur final. C’est tout l’enjeu des mois à venir : anticiper une nouvelle recommandation CNIL, sans attendre une mise en demeure ou une décision précipitée. Pour les éditeurs de sites WordPress, c’est l’occasion de reprendre la main sur les outils déployés et d’intégrer la conformité RGPD au cœur des pratiques web. Voici les leviers concrets à actionner.
Auditer les extensions WordPress susceptibles d’ajouter des pixels
La première étape consiste à identifier les plugins qui peuvent injecter automatiquement des pixels dans les emails ou formulaires. Il peut s’agir de modules de newsletter, d’envoi d’email de confirmation, de notifications automatiques, ou même de CRM connectés à WordPress. Un audit rapide permet souvent de découvrir des scripts ou des fonctionnalités activées par défaut, sans que personne ne s’en rende compte.
Configurer vos outils pour désactiver le suivi par défaut
La plupart des services d’emailing et extensions WordPress proposent aujourd’hui des options pour désactiver les pixels, ou au moins les conditionner à un consentement. Le problème, c’est que ces options sont rarement mises en avant. Il faut donc aller les chercher dans les paramètres avancés, voire dans le code. Une agence web doit aujourd’hui intégrer cette vérification systématiquement dans ses livrables.
Mettre à jour vos bandeaux de consentement et vos mentions légales
Il ne suffit pas d’avoir un joli bandeau cookies : encore faut-il qu’il reflète la réalité de vos pratiques. Si vous collectez des données via des emails contenant des pixels, cela doit apparaître dans vos mentions légales et dans vos mécanismes de consentement. L’utilisateur doit pouvoir accepter (ou refuser) ce type de suivi de manière distincte. C’est souvent ici que se joue la conformité.
Sensibiliser vos clients ou votre équipe aux bonnes pratiques
Le sujet des pixels est technique… mais c’est aussi une question de culture digitale. En tant qu’agence ou freelance, c’est votre rôle d’expliquer à vos clients les risques liés à une mauvaise configuration. Cela peut se traduire par une page de documentation, un audit RGPD proposé en début de mission, ou une simple checklist lors de la livraison d’un site WordPress. Mieux vaut prévenir que corriger dans l’urgence.
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Que faire dès maintenant pour anticiper ?
Même si la recommandation de la CNIL n’est pas encore formalisée, il est vivement conseillé d’agir dès maintenant. Pourquoi attendre une nouvelle contrainte quand on peut s’en servir pour renforcer la qualité de ses pratiques et sa crédibilité auprès des utilisateurs ? Anticiper, c’est à la fois gagner en conformité, éviter des surprises techniques et se positionner comme un acteur web responsable. Voici ce que vous pouvez mettre en place immédiatement.
Proposer un audit RGPD orienté pixels et emails
Si vous êtes une agence ou un freelance, c’est le bon moment pour intégrer à vos prestations un audit ciblé : identification des traceurs présents dans les emails envoyés via WordPress, vérification des outils tiers connectés au site, et évaluation de la documentation liée au consentement. Cet audit peut déboucher sur des recommandations concrètes à très forte valeur ajoutée.
Désactiver le tracking par défaut dans les plugins utilisés
La plupart des extensions WordPress ne préviennent pas clairement lorsqu’un suivi est activé. Pourtant, certains plugins permettent de désactiver les pixels dans les paramètres avancés ou via des hooks. C’est une opération simple qui permet d’éliminer le risque à la source, sans attendre une plainte utilisateur ou une alerte de la CNIL.
Documenter les emails transactionnels envoyés depuis le site
Chaque email envoyé automatiquement par un site WordPress (formulaire, commande, inscription…) doit être passé en revue. Contient-il un pixel ? À quel moment est-il déclenché ? À qui est-il destiné ? Répond-il à une finalité légitime sans suivi ? Cette documentation peut paraître fastidieuse, mais elle est indispensable pour se couvrir et pour ajuster les paramétrages techniques au besoin.
Créer des templates d’email conformes par défaut
Une bonne pratique consiste à créer un ou plusieurs modèles d’emails transactionnels respectueux du RGPD, sans suivi ni image invisible. Cela permet de gagner du temps pour les futurs projets, d’uniformiser les pratiques au sein d’une équipe, et de montrer que la conformité peut aussi rimer avec professionnalisme et expérience utilisateur maîtrisée.
LATELIER : une agence WordPress engagée sur ces enjeux
Chez LATELIER, on ne se contente pas de créer des sites WordPress performants et bien référencés. On s’engage aussi pour un web plus responsable, plus clair, plus respectueux. Cette question des pixels de suivi en est un parfait exemple : on anticipe les évolutions réglementaires pour que vos outils soient durables, sans mauvaise surprise. Conformité, transparence, maîtrise des flux de données : tout cela fait partie intégrante de notre approche. Et si votre site est déjà en ligne, on peut aussi vous accompagner pour sécuriser l’existant et corriger les configurations invisibles qui posent problème.
FAQ – Pixels de suivi, emails et conformité WordPress
Anticipez maintenant, restez serein demain
Le débat autour des pixels de suivi n’en est qu’à ses débuts, mais une chose est sûre : la réglementation va se renforcer. En tant qu’agence WordPress engagée, LATELIER vous aide à garder une longueur d’avance. Mieux vaut corriger un site aujourd’hui que devoir réagir sous pression demain. Et si vous avez un doute sur votre conformité actuelle ou vos outils d’emailing, on est là pour en parler calmement.
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